Photos de Bretagne de la Presqu'Ile Guérandaise, La Turballe par Thierry Weber
22 Septembre 2006
Les marais salants sont un ensemble de bassins de faible profondeur, dans lesquels est récolté le sel, obtenu par évaporation de l'eau de mer, sous l'action combinée du soleil et du vent. Ils constituent une exploitation de type agricole, dont l'activité se nomme saliculture. Les personnes qui récoltent le sel des marais salants sont appelées des paludiers et ceux qui le transportent pour le vendre des sauniers.
L'eau de mer est conduite par gravité lors des marées moyennes et fortes (coefficient supérieur à 80) à travers un vaste réseau de canaux (les étiers) jusqu'à des réservoirs ou bassins intermédiaires, appelés vasières, cobiers, fares et adernes. De là, elle est ensuite conduite dans les bassins de récolte, les cristallisoirs ou œillets. En saison chaude, tout au long de ce parcours, la salinité augmente régulièrement avant même l'entrée de l'eau dans les cristallisoirs.
Dans les vasières, profondes de plusieurs dizaines de centimètres, les matières en suspension se déposent par décantation, formant une couche de plusieurs centimètres par an, nettoyée durant la saison hivernale. En plus d'être un bassin de décantation, la vasière sert de réserve d’eau pendant l’entretien et la récolte (période de février à octobre).
Le cobier, moins profond (quelques centimètres), assure une décantation secondaire et permet d'entamer le processus d'évaporation proprement dit.
Les fares sont des pièces d’eau rectangulaires et permettent une augmentation importante du degré de salinité de l’eau.
Enfin, les adernes ont deux fonctions : poursuivre l’évaporation tout en stockant l’eau nécessaire au remplissage des œillets (elles permettent de réapprovisionner, en eau fortement chargée en sel, les œillets après une journée d’évaporation).
A partir de là, des canaux plus fins, les sauniers, alimentent en eau fortement chargée en sel des aires de cristallisation ou cristallisoirs, fréquemment appelés œillets ou aire saunante. Dans ces petits bassins rectangulaires généralement, la faible couche d'eau (inférieure au centimètre, de l'ordre de 5 mm en général) est favorable à son réchauffement et donc à son évaporation jusqu'à précipitation du sel. Les bords de l’œillet sont généralement plus creux (en pente douce sur les 50 premiers centimètres du bord) pour récupérer un maximum de fleur de sel car autrement il n’y a pas une épaisseur d’eau suffisante pour la récolte.
Dans les cristallisoirs, le sel est récolté sous forme de relativement gros cristaux précipitant au fond de la mince couche d'eau saturée. Le paludier peut aussi cueillir de la fleur de sel constitué de cristaux plus petits restant à fleur d'eau si les conditions sont favorables (présence de vent).
La production elle-même n'a lieu que de mi-juin à mi-septembre dans l'hémisphère Nord ; le reste de l'année étant consacré à l'entretien de la saline ou à sa préservation des intempéries par submersion par la mer.