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Photos de Bretagne de la Presqu'Ile Guérandaise, La Turballe par Thierry Weber

Le passage du Gois reliant Beauvoir sur Mer à l'Ile de Noirmoutier

 

Le passage de Gois ou Gôa est une curiosité de la nature située dans la baie de Bourgneuf entre l'île de Noirmoutier et Beauvoir-sur-Mer sur le continent dans le département de la Vendée en France. C'est une chaussée praticable en voiture lors des basse-mer, qui se recouvre deux fois par jour à marée haute. Il existe d'autres sites de ce type, mais ce qui fait que le Gois est unique, c'est son exceptionnelle longueur : 4,5 km. La hauteur d’eau qui la recouvre à marée haute varie de 1,30 mètre à 4 mètres suivant le coefficient de la marée.

Le nom de Gois (Goy en vieux français) remonte à environ 1577. Il vient du verbe goiser qui signifie marcher en mouillant ses sabots. On fait référence à ce passage depuis bien plus longtemps alors que Noirmoutier s'appelait l'île d'Her. Le gois est pratiqué surtout par les passages « de pied » et les animaux depuis le XVIIIe siècle et était à l'époque beaucoup plus long car les anciennes digues étaient plus loin de la côte. C'est en 1701 que ce passage relient le continent à l'île est pour la première fois mentionné sur une carte géographique.

Cette curiosité quasiment unique au monde existe depuis l'effondrement du plateau qui a donné naissance à la baie de Bourgneuf au début de l'ère quaternaire. Il y a plus de mille ans la rencontre de deux courants marins venant du nord et du sud et se heurtant dans la baie a donné naissance à un banc de hauts-fonds qui s'est continuellement déplacé avant de se stabiliser il y a environ un siècle à l'emplacement actuel.

La grande mobilité des hauts-fonds rend l'exercice périlleux, voire fatal sans guide. Lors des guerres de Vendée, pendant la Révolution, les royalistes se sont réfugiés sur l'île. Un passeur réquisitionné aurait égaré l'armée révolutionnaire, afin qu'elle périsse à la montée des eaux. Vers 1780, les premières balises de bois jalonnent le trajet.

Plus tard, des travaux de stabilisations ont été réalisés, afin d'empêcher les bancs de sable de se déplacer. Ce sont eux qui ont permis l'installation de la voirie actuelle. Vers 1840, une ligne régulière est assurée par une voiture à cheval.

Aujourd'hui, de nombreuse balises permettent aux promeneurs surpris de se réfugier. Malgré de très nombreux panneaux indiquant les horaires de marée, il y a chaque année des incidents, heureusement très exceptionnellement fatals. Face au nombre croissant d'accidents le gois fut stabilisé, balisé puis empierré dès...1924. Des balises jalons sont plantées tout le long de la chaussée tous les dix mètres ; six balises dites mâts de « perroquets » et trois balises équipées de cages offrent une sécurité relative depuis la fin du XIXe siècle.

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